L’église romane de la Garde-Guérin date probablement du début du XIIIème siècle, ou avant… C’était la chapelle du village fortifié de La Garde, construction indépendante, située non loin de la tour.
La tour était le symbole du pouvoir des coseigneurs de La Garde, ou pouvoir temporel, l’église, celui de l’évêque de Mende, ou pouvoir spirituel ! C’est dans l’église que se réunissaient les Chevaliers Pariers.
On peut admirer le portail d’entrée avec ses trois moulures en plein cintre. Est romane, toute architecture qui utilise l’arc en plein cintre pour le dessin de ses arcs et de ses baies, c’est-à-dire le profil du demi-cercle. Ces trois moulures sont sculptées dans la pierre massive, et le vitrail représentant l’archange saint Michel, patron des Chevaliers Pariers, auquel cette église est dédiée les surmonte . Au-dessus de la porte, un haut de fenêtre romane laisse pénétrer un peu de lumière, celle du soleil couchant, et un clocher-mur à deux arcades, comme la plupart des clochers anciens, parachève le mur-pignon.
La voûte de la nef en pierres de taille est une voûte en berceau, plein cintre, soutenue par un arc double saillant. L’épaisseur des murs de l’église de la Garde-Guérin et l’étroitesse des ouvertures permettent de porter cette voûte sans peine.
Au-dessus de l’arc, est fixée la belle statue en bois polychrome de saint Michel terrassant le démon figuré par un dragon. Elle date du début du XVIIIème siècle. De part et d’autre sont représentées les armoiries du Cardinal Blavi, un fils de Chevalier Parier qui mourut à Avignon en 1409, et celles du Pape Urbain V ,qui est né en 1310 au château de Grizac, près de Pont- de- Montvert. Le chœur est ornementé d’arcades harmonieuses avec colonnettes et simples chapiteaux donnant le jour à des fenêtres cintrées. Deux d’entre elles sont englobées dans le presbytère qui a été construit autour de l’abside de l’église, au XIXème siècle, et à l’aplomb du rempart est , avec des éléments du château en ruines. La chapelle latérale a été ajoutée plus tard, quand la population de La Garde a augmenté.
A l’entrée de cette chapelle c’est une Vierge Immaculée Conception , dans l’esprit de la Vierge de Lourdes .Elle ne porte pas l’enfant Jésus dans les bras. Elle écrase le serpent . Elle est de forte corpulence, comme l’étaient les femmes de l’époque.
Au fond de la chapelle, le tableau de la Crucifixion est original. Il date du XVIIème ou du XVIIIème siècle. La vierge est agenouillée au pied de la Croix, alors que dans l’Evangile, elle se tenait au pied de la Croix. Et c’est l’archange Saint-Michel terrassant le dragon qui est représenté et non saint Jean , comme il est dit dans l’Evangile. Les colonnettes de la nef de cette église constituent une de ses originalités . Elles sont huit , posées l’une au-dessus de l’autre. La deuxième a pour base la naissance de l’arc triomphal et pour sommet la naissance de la voûte de la nef. On les retrouve deux fois à l’entrée du chœur et deux fois deux autour de la porte d’entrée.
Dans cette église aux dimensions très modestes, l’abondance de son décor sculpté est surprenante. Une quarantaine de colonnettes soutiennent la plupart des chapiteaux , dont le nombre et les styles sont ont multiples.